Le chemin, une de mes plus belles aventures. Mystique, rencontres en tous genres, que ce soit avec des personnes, des lieux, des moments et avec soi-même. Je me permets de partager avec vous un bout de ce chemin qui me transcenda l’année de mes 30 ans (2016).

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A travers ces lignes, je vais vous partager mon expérience des 3 chemins que j’ai parcourus et partager les réponses aux questions les plus posées, pour que vous ayez l’envie de vivre l’aventure, à votre tour.

Pour mes 30 ans, j’avais envie de changement, j’étais alors convoyeur de fonds à ce moment-là, une certaine routine s’installait en moi et, toujours, ce sentiment d’être au bon endroit, au bon moment, mais je ne savais pas si je regardai dans la bonne direction. C’est de là, en partie, que je me suis renseigné approximativement sur le chemin de St-Jacques, je savais qu’on pouvait partir du Puy-en-Velay (43). Par chance, j’avais un ami qui y habite et je tiens à le remercier encore une fois de m’avoir accueilli la veille de mes 30 ans, pour que je puisse fouler le sol du « camino ».

Question : As-tu fais le chemin en entier ?

Oui et non, le chemin ne commence pas forcément au Puy-en-Velay. Il commence devant ton palier de porte. Depuis le Puy, c’est, à mon sens, le plus connu car celui-ci fut partagé par un Pape (je ne sais plus lequel). Je pensais qu’il y avait un point de départ commun et une finalité commune, or, ce chemin ne se termine jamais, c’est une belle symbolique de notre vie. Oui, j’ai fait le chemin le plus connu le Puy à St-Jacques (en 42 jours pour plus de 1500 km). Non, je ne suis jamais parti de chez moi, pour l’instant *rire*.

Je me suis autorisé à le faire tel un pèlerin d’autrefois, sur mon premier chemin, je n’avais pas pris ma carte sim pour ne pas être tenté dans les moments de doutes et de peurs. C’est à dire que je n’ai pas réservé les auberges ou les hôtels pour chaque étape que j’ai effectuée, ou si ça s’est fait c’était pour un confort d’une longue journée de marche. J’ai parfois connu des va-et-vient entre des auberges avec mes compères du chemin et de belles anecdotes. En France, il est possible de réserver. Alors qu’en Espagne et au Portugal seul les privées il y a possibilité de réserver. Mon premier chemin, je l’ai réalisé vraiment avec très peu d’informations en soi, juste l’envie de l’aventure m’a suffit pour commencer. Les seules informations que j’avais retenues sont celles sur le poids de son sac à dos. Pour le coup, je m’en suis très bien tiré car j’avais pris pratiquement tout en double et un très bon sac à dos. L’équipement est assez important, si comme moi vous aimeriez faire 30 à 50 km par jour. Mon deuxième chemin, je l’ai fait avec des sandales de marche et j’avoue qu’après un certain temps, j’avais des brûlures dues aux sangles sur le dessus avec le frottement.

Question : tu le fais parce que tu es catholique ?

Je l’ai fait pour une envie de nouveau et d’accepter le fait que je n’arrive pas à rentrer dans le moule de la société actuelle (Je n’ai rien contre la société actuelle, je tiens à le dire). Quand j’avais 20 ans, je l’aurais fait avec joie pour la religion Catholique, entre temps, la vie m’a fait m’éloigner de la religion catholique (je ne la renie pas, ce n’est pas en phase avec mes croyances actuelles qui sont très animistes). Je l’ai fait car, à l’époque, j’ai lu pas mal de livres sur la liberté d’esprit et je trouvais que c’était très symbolique de faire ce pèlerinage, comme si je faisais un rituel de passage, de jeune adulte à adulte. Le deuxième m’a servi à transcender des blocages émotionnels. Le troisième fut de savoir m’écouter. Ce chemin est magique, qu’on soit religieux, cartésien ou athée. Le fait qu’il soit parcouru par beaucoup de personnes du monde entier, on peut trouver facilement toutes commodités.

Je m’aperçois qu’au fil de ces lignes, il m’est difficile de faire vivre ces expériences. A mon sens, ça doit se vivre car, comme tout être vivant, nous sommes différents et chacun vivra cette expérience différemment. Ayant pu avoir la chance d’échanger avec d’autres pèlerins, nous avons tous vécu certaines étapes totalement à l’opposé et, parfois, dans le même sens. Nous sommes d’accord sur la finalité que ça nous a changé.

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Ça a un certain coût financier pour pouvoir se nourrir et se loger décemment, je me permets de vous partager les sommes approximatives.

1er chemin : en comptant le billet de train et d’avion pour le retour, j’en ai eu sur 2 mois pour environ 3000€.

2ème chemin : rien, nada, j’ai fait la manche, j’ai mendié et le retour de Saint-Jacques à Porto je l’ai fait en auto-stop en 2 jours.

3ème chemin : en comptant co-voiturage, avions, train et bus, j’en ai eu pour 700€ pour environ 1 mois.

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Il y a une multitude de chemins, je vous partage la carte de la page wikipedia sur le chemin de Saint-Jacques.

https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A8lerinage_de_Saint-Jacques-de-Compostelle#/media/Fichier:Stjacquescompostelle.png

Lors de mon premier chemin, j’ai été surpris de rencontrer des personnes venant d’Australie et d’Amérique du Sud. J’ai bien sûr croisé des européens (surtout des Allemands).

Arrivé en Espagne, à Roncevaux il y avait des gens du monde entier, Coréens du Sud, Japonais, Africains, Pays de l’Est, bref de tous les continents.

Le chemin est vu dans les pays asiatiques comme un acte de bravoure et de guerrier. En Australie, l’avoir sur son CV est un gros bonus.

Question : Parles-tu espagnol ?

Vous pouvez effectuer le chemin tout en ne parlant que français, les gens prendront le temps de comprendre. Parler espagnol est un plus et l’anglais pour communiquer avec les autres pèlerins est une aisance. Je m’améliore en espagnol à chaque chemin, sans doute un jour, je saurai maîtriser la langue.

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Alors arrivé à Saint-Jacques, muni de votre crédencial, vous pouvez récupérer votre compostela, le certificat qui « prouve » que vous avez bien marché, pédalé, pagayé jusqu’à Saint-Jacques. Il y a d’autres certificats : un pour les bornes que vous avez parcourues, un certificat de Saint-Jacques à Fisterra ou Muxia et le dernier de Fisterra à Muxia ou l’inverse, pour ma part, j’ai fait Saint-Jacques vers Muxia, puis vers Fisterra.

La borne 0,0 km se trouve au phare de Fisterra. C’est là où le chemin se « termine » dans cette direction à mon sens, car le chemin se fait toute votre vie. De mon point de vue, c’est une récompense non négligeable, c’est une petite fierté pour ma part, à chaque chemin j’ai récupéré la compostela, ce qui m’a permis de faire des petits cadeaux à mes proches qui n’ont pas pu faire ce chemin.

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Le meilleur conseil que je puisse donner, c’est une fois ce chemin fait, prenez une semaine ou deux pour « atterrir ». Vous allez passer par des endroits telluriques forts auxquels votre mental ne prêtera pas d’attention, votre corps et votre esprit eux oui. Autrefois, ce chemin était celui des druides, la religion catholique se l’est approprié par la suite d’où le nom. L’important, à mon sens, n’est pas de savoir ce qui est plus authentique et qui a raison ou tord, c’est de vivre et de transcender les peurs grâce à ce fabuleux chemin.

J’y ai connu des galères et des miracles, je m’y suis fait des amis pour la vie, je ne suis pourtant pas un grand marcheur ou randonneur mais sur le chemin la fatigue s’estompe. Chaque jour, c’est marcher. Je n’ai pas eu de réponse aux questions que je me posais, j’ai eu des réponses à des questions que je ne m’étais pas posées.

Je souhaite que ces lignes vous aient donné l’envie nécessaire. Si vous voulez d’autres conseils, n’hésitez pas à me contacter. Ultreïa et Suseia !